Quelques exemples

Quelques exemples

Période difficile pour les amphibiens...

La fin de l’hiver et le début du printemps (de janvier à avril) est la période de reproduction des amphibiens de nos régions, et c’est une période cruciale pour le maintien des populations. On observe en effet depuis 30 à 40 ans, une régression sensible de ces populations, corrélée en particulier à la pollution chimique et à la disparition des zones humides.

Il existe en France 2 groupes d’amphibiens entièrement protégés : les Urodèles (tritons et salamandres) et les Anoures (grenouilles et crapauds).

La sensibilité de ces espèces à la dégradation de l’environnement s’explique entre autres par leur développement biphasique : phase aquatique pour les œufs et les têtards, phase aquatique et terrestre pour les adultes. Les animaux sont totalement inféodés au milieu humide mais possèdent certaines aptitudes migratrices en milieu terrestre. C’est grâce à ces aptitudes que s’exprime le phénomène de « homing » : il s’agit du retour systématique sur le lieu de naissance pour la reproduction. De plus, les populations d’amphibiens sont organisées en métapopulations, c'est-à-dire en un ensemble de petites unités populationnelles. Chaque unité se maintient grâce à des échanges interunités permettant un flux génique. Mais ces échanges nécessitent l’existence de « corridors », c'est-à-dire de voies humides offrant accès aux autres unités (ruisseaux, fossés, haies…).

Les activités agricoles sont mises en cause dans la raréfaction des amphibiens car l’évolution de l’espace rural (déforestation, remembrement…) modifie le tissu connectif humide, ce qui isole les unités populationnelles qui périclitent. Mais l’agriculture est loin d’être seule responsable de la dégradation de l’habitat. La construction de  routes et autoroutes conduit à l’apparition de barrières qui coupent les axes de migration, et la mortalité des amphibiens est alors proportionnelle au débit de voitures ! La dégradation de la qualité des eaux est aussi un facteur de raréfaction : pesticides, effluents d’élevage ou domestiques mal épurés, eutrophisation… ont un impact important sur la phase aquatique, à court ou long terme. La raréfaction de la couche d’ozone pourrait également être en cause dans l’apparition de lésions cutanées et de dommages à l’ADN. Enfin, la prédation entre en compte: pêche en vue de la consommation de cuisses de grenouilles ou introduction par l’homme, de nouveaux prédateurs et compétiteurs.       

Des aménagements simples peuvent limiter les dangers : recréation de mares et d’étangs, maintien des zones humides, protection des fossés, construction de « crapauducs »… Ainsi, si par ailleurs la qualité des eaux est surveillée et préservée, les amphibiens, parce qu’ils intègrent aussi bien les contraintes du milieu aquatique que du milieu terrestre, pourront se révéler d'excellents bioindicateurs.